Smartphone, ordinateur, tablette ou montre connectée, une majorité d’entre nous possède au moins l’un de ces appareils, et même parfois plusieurs. Dans la sphère privée comme au travail, nous échangeons des e-mails, des textos et des appels, nous recevons des notifications, et nous sommes abreuvés d’un flot continu d’informations. Si cette aisance technologique facilite le quotidien à bien des égards, elle peut également s’avérer quelque peu envahissante. Il semblerait en effet que le stimuli répétitif de ces sollicitations incessantes soit néfaste pour l’organisme. La vie connectée serait une source de stress chronique et responsable de troubles psychiques. Mais peut-on réellement établir un lien entre la vie connectée et certaines formes d’anxiété ? Découvrez les effets soupçonnés de l’hyperconnexion au travers de notre article.
Qu’est-ce que le stress chronique ?
Dès 2017, la revue française des sciences de l’information et de la communication publiait un article détaillé sur l’émergence des affects numériques. Il est ainsi question d’anxiété, de troubles dépressifs et surtout de stress chronique.
Sommaire
Quand le stress devient chronique
Mais comment s’installe le stress chronique et comment se traduit-il ? Le stress provoque la sécrétion d’hormones du stress, comme l’adrénaline, la noradrénaline ou encore le cortisol. Lorsque les situations de stress se répètent, la sécrétion d’hormones du stress fait de même, installant insidieusement la notion de stress chronique. Or, un taux élevé d’hormones du stress entraîne des effets négatifs sur notre organisme, tels que la fatigue, l’énervement, l’anxiété et un mal-être global.
Quelles sont les effets du stress chronique ?
Le stress chronique est l’ennemi du système cardiovasculaire. Il provoque un excès de sécrétion des hormones du stress. Cet excès d’hormones peut ensuite s’avérer responsable de pathologies cardiaques ou être à l’origine d’hypertension artérielle. Le stress chronique peut également provoquer un diabète de type II, un taux de cholestérol élevé ou même une dépression nerveuse. L’équilibre hormonal est fragile, et s’il est perturbé, les impacts sur le métabolisme peuvent être très néfastes.
Pour résumer, le stress est qualifié de chronique lorsque la sécrétion d’hormones devient continuelle. Le cerveau reste en éveil et se trouve dans l’impossibilité de revenir à un état de non-stress.
Mais pourquoi la vie connecté engendre-t-elle du stress chronique ?
Il faut d’abord savoir que le stress est une réaction de défense induite par le cerveau, en réaction à un danger imminent. L’organisme mobilise alors ses ressources dans l’éventualité d’une attaque ou d’une fuite, accélérant le rythme cardiaque et respiratoire. Le stress est donc censé être un état passager, en réponse à un évènement bref.
De la connexion à l’hyper connexion
Les progrès technologiques ont fait de nous des être connectés, et même hyper connectés. Nous recevons à longueur de journée un grand nombre d’emails, de textos, d’appels téléphoniques et autres notifications. Mais au-delà des moyens de communication, le numérique se charge également de nous divertir ou de nous cultiver, sans compter le temps passé sur les réseaux sociaux. Par ailleurs, grâce ou à cause de nos multiples supports numériques, il nous arrive de plus en plus fréquemment d’effectuer plusieurs tâches en même temps, comme consulter ses mails alors que l’on est au téléphone, ou envoyer des textos pendant une réunion de travail.
Émergence d’un stress 2.0
Cette surenchère du toujours plus et toujours plus vite crée une surcharge mentale, engendrant à son tour un état de stress. Et ce stress permanent, comme nous venons de le voir, n’est pas sans conséquences sur nos capacités cognitives. Le stress réquisitionne certaines ressources pour se préparer à réagir rapidement. Mais pour cela, il inhibe certaines zones du cerveau qu’il juge moins utiles en cas de danger immédiat. Ainsi, en situation de stress, la concentration, la mémoire ou encore le raisonnement sont altérés. Mais au-delà de ça, ce sont les connexions neuronales qui se trouve modifiées. Le système endocrinien enclenche le mode survie. Cela signifie que l’hypothalamus et l’hypophyse s’activent pour produire les hormones nécessaires à la fabrication du cortisol, qui engendre à son tour l’arrivée de l’adrénaline et de la noradrénaline. Il est alors facile de se dire que cet état permanent de veille est forcément néfaste.
La machine est-elle toujours au service de l’Homme ?
Les objets connectés sont devenus indispensables à notre quotidien, au point qu’il est souvent très difficile de s’en passer. Et si la vie connectée est source de stress chronique, la déconnexion est un véritable déchirement pour certains. A tel point qu’un nouveau trouble psychique a fait son apparition : la nomophobie. Cette affection concerne particulièrement les utilisateurs intensifs de smartphone, dont il ne parviennent pas à se détacher. Etre séparé de leur smartphone ou se trouver dans l’impossibilité de le consulter provoque un état d’anxiété, voire de panique. La nomophobie désigne donc l’addiction au smartphone. En pareil cas, ne faut-il pas se demander si la machine est encore au service de l’Homme ?
La vie connectée est-elle source de stress chronique ? Les nombreuses corrélations entre le trop-plein numérique et l’accentuation de certaines pathologies liées au stress chronique tendent à le souligner. Cependant, la recherche continue d’explorer les effets de la vie connectée sur notre cerveau. Les liens sont complexes à établir et les progrès du numérique élargissent sans cesse le champ des recherches. D’autre part, la science tente également d’établir le ou les profils des individus les plus exposés au risque de stress chronique. Car bien évidemment, nous ne sommes pas tous égaux face à la gestion de ce stress chronique.
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